Case Report : L’exhumation d’un nouveau-né trois ans après son décès a mis en évidence un empoisonnement par du tramadol - 20/11/20
Résumé |
Objectifs |
À travers un cas d’exhumation, conforter l’importance d’un screening toxicologique complet dans la prise en charge des Morts inattendues du nourrisson.
Méthode |
Un enfant d’un mois est pris en charge dans un centre hospitalier départemental suite à son décès inattendu à domicile. L’enfant ne présentait pas d’antécédent particulier hormis une hospitalisation dans les jours précédents, pour somnolence et malaise. Le bilan étiologique du décès comportant un examen clinique, un scanner, un bilan toxicologique (recherche de benzodiazépines et d’antidépresseurs tricycliques) et des prélèvements à visée microbiologique n’a pas retrouvé de cause au décès. L’autopsie n’est pas réalisée en raison du refus des parents. Trois ans plus tard, une exhumation avec autopsie médico-légale est diligentée suite à des allégations d’administration d’hydroxyzine à l’enfant une semaine avant son décès à raison de 150mg sur deux jours. Le corps est presque totalement squelettisé. Des prélèvements toxicologiques sont réalisés et leur analyse comprend un screening de médicaments, la recherche de stupéfiants et de substances volatiles.
Résultats |
L’autopsie, l’analyse anthropologique et les radiographies du squelette ne retrouvent pas de lésion traumatique. Le screening toxicologique réalisé sur les côtes, par deux méthodes chromatographiques couplées à la spectrométrie de masse en tandem, met en évidence la présence de tramadol mais l’hydroxyzine n’est pas retrouvée. Le tramadol n’a pas pu être quantifié du fait de l’état de dégradation du corps.
Conclusion |
Ce cas souligne l’importance d’un screening toxicologique à la prise en charge initiale, permettant de détecter la présence de substances autres que les molécules recommandées (HAS. « Prise en charge en cas de mort inattendue du nourrisson (moins de 2 ans) » 2008). Ces analyses pourraient notamment permettre de ne pas méconnaitre un empoisonnement par des médicaments disponibles au domicile du gardien de l’enfant. Ce screening nous semble devoir s’intégrer dans la prise en charge globale, prévue par les Centres de Référence des Morts inattendues du Nourrisson.
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Vol 32 - N° 4S
P. S32-S33 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.